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LE DOGE – Gianfranco Sanguinetti

12/17/2012

 

 

 

 

Le Doge
Souvenir

 

 

Lorsqu’un matin de janvier 1971, à Milan, Piazza della Scala, j’allai sans rendez-vous rencontrer pour la première fois le banquier Raffaele Mattioli – « le plus grand banquier après Lorenzo de’ Medici », écrivit Le Monde lorsqu’il disparut –, après avoir parlé des amis communs, les poètes Eugenio Montale et Umberto Saba, je lui demandai un avocat d’affaires « incorruptible », pour résoudre certaines questions de famille. Don Raffaele, ainsi que les intimes l’appelaient, souleva le téléphone et appela sans hésitation le Professeur Ariberto Mignoli. Le rendez-vous advint immédiatement, au déjeuner du même jour. Je désire ici évoquer la figure singulière de ce gentilhomme, aristocrate d’une autre époque, juriste distingué, courageux jusqu’à la témérité, discret et réservé, ami fidèle. Enfin homme. Il disparut en 2004 et ce fut pour moi une grande perte.

 

Ce jour là, habillé en motard, je me trouvai face à une sorte de réincarnation de Francesco Guicciardini, soit par sa nature, soit par son caractère, soit par son expérience des hommes, soit encore par sa vaste culture humaniste : il connaissait parfaitement les langues mortes et les principales langues vivantes européennes, mais aussi bien toutes les littératures que ces langues avaient produites. Il avait alors cinquante ans, et moi vingt deux. Il me dit tout d’abord : « Je ne suis pas incorruptible, mais je le suis seulement à condition qu’on me nomme Doge de Venise ». D’ici l’appellation de « Doge » que je lui donnai familièrement.

 

On devint vite amis : j’étais certainement le moins important de ses clients, mais surement le plus proche spirituellement. Il n’était ni conformiste mais certainement pas subversif. Mais on s’entendait parfaitement. Il était en quelque sorte mon Montaigne et moi son Etienne de la Boétie.

 

Peu après l’avoir rencontré, je dus m’échapper en Suisse car une nuit du mois de mars 1971 il y fut une trop étrange effraction chez moi à Milan. Debord m’écrivit en Suisse qu’en même temps les flics me cherchaient à Paris. Mignoli regardait tout cela avec curiosité. Il était ce qu’on appelait dans la Renaissance un homme
« universel », un grand seigneur à son aise sur tous les sujets et dans toutes les situations dont un homme doit s’intéresser. Lui, dont les clients étaient les banques et les plus grands industriels, et avec lesquels il entretenait des rapports professionnels et formels, il aimait parfois, ainsi que le dirait Machiavelli, « s’encanailler » toute la nuit avec moi dans les osterie et tavernes populaires de Milan, où, déshabillé des vestes « curiales » de la journée, on fraternisait avec les gens simples et les coquins qui fréquentaient ces lieux. Il louait un taxi pour la nuit, et on faisait le tour. Au petit matin on chantait avec eux des chansons en dialecte milanais, que naturellement il savait parler. Il connaissait mieux que moi les chansons anarchistes espagnoles de la guerre civile. Il était trop aristocratique pour ne pas mépriser les politiciens, et tous les personnages publics, donc on s’entendait aussi sur cela. Ainsi que le rappelle son ami, le Professeur Giampaolo de Ferra, Mignoli était « substantiellement un extrémiste ».

 

Pendant la guerre il avait été officier de Marine, qui était une arme anti-fasciste, et l’aristocratie des forces armées italiennes. En 1943, lorsque les nazis occupèrent l’Italie, la flotte déserta en masse et le Doge passa en Suisse, où il fut à Genève dans le cercle de Luigi Einaudi. Professeur à l’Université et infatigable travailleur, grand juriste, le meilleur avocat d’affaires qu’il fut. Mais il était aussi bien d’autres choses. Je n’ai pas ici la prétention d’en faire un portrait complet, pour lequel il serait nécessaire d’ajouter les coups de pinceau de ses amis, comme Guido Rossi ou Giampaolo de Ferra.

 

Certainement Mignoli fut le plus raffiné bibliophile parmi tous ceux que j’ai rencontrés. Il me montra, entre bien d’autres trésors, l’exemplaire de la première édition du Tractatus que Spinoza avait offert, avec sa dédicace autographe, à Leibniz ; ou la première de la Fuite des Plombs de Casanova, trouvée à Prague. Un jour je lui fis cadeau d’une ancienne édition du Werther : c’était la seule qui lui manquait. Il avait, parmi bien d’autres, une collection éminemment singulière de menus manuscrits de tavernes européennes à partir du XIV siècle. Il était l’ami du plus grand imprimeur du XX siècle, Giovanni Mardersteig, duquel il écrivit un admirable Souvenir, édité par son fils à deux cent exemplaires. Il me fit cadeau d’une série de pamphlets polémiques imprimés par Bodoni au XVIII siècle avec des longues querelles héréditaires entre mes ancêtres Sanguinetti et Padoa. Inutile de dire que j’attrapai la maladie du bibliophile.

 

A Lisbonne, où il fréquentait les meilleurs restaurants et les lieux cachés, soit les plus élégants, soit les plus populaires, mais toujours bien choisis, il m’introduisit en 1971 chez un vieil ami, anarchiste galicien, José de la Viuva, qui avait fui après la guerre civile et tenait un estaminet, sale et beau, où l’on chantait, après avoir fermé par précaution le rideau, toutes les chansons interdites sous Franco, Salazar et Caetano. Le Doge méprisait aussi bien la dictature que la démocratie, mais il disait que la dictature suscitait un désir ardent de liberté que la démocratie assoupissait.

 

Il connaissait par cœur les auteurs grecs, latins, italiens, français, allemands et anglais, et il les citait souvent, soit dans l’original, soit en italien. Il avait une mémoire étonnante : il disait qu’elle n’était pas son mérite, mais seulement une question d’exercice, et que tout le monde pourrait l’avoir, s’il s’y appliquait. Il était un épicurien à la Montaigne, et sa devise était celle d’Épicure : « Vis caché ».
Il était un gourmet distingué. A la fin du diner, il ne commandait jamais un cognac, car il disait que s’il venait d’une bouteille déjà entamée il avait perdu son bouquet. Il préférait donc déboucher une bouteille du meilleur brandy espagnol, le Gran Duque d’Alba, ou Lepanto, et il disait qu’il valait mieux l’achever doucement. Une fois, en 1984 au Brésil, il me donna rendez-vous dans un petit village sur la côte à deux cent kilomètres de Sao Paulo, où on s’était rendu, pour déguster la meilleure feijoada du pays.

 

C’est là, je crois me rappeler, qu’en parlant de la récente guerre aux Falkland, il me cita amusé Junius et le Docteur Johnson, récemment réédités, et particulièrement cette anecdote : lorsque Lord Sandwich menaça le député ultra-démocratique Wilkes, qui avait ridiculisé le roi George III, et qui faisait partie de la bande de Junius, en lui disant qu’il mourrait soit sur l’échafaud soit d’une maladie honteuse, Wilkes lui répondit : « cela dépend, My Lord, si j’embrasse vos principes ou votre amante ».

 

Peu de temps après notre première rencontre, je commençai à être sérieusement ennuyé aussi par les autorités françaises, qui finalement m’arrêtèrent et m’expulsèrent, sans aucune charge, sans habeas corpus, par simple lettre de cachet du ministre Raymond Marcellin en juillet 1971. Le Doge en fut outré, comme si cette injustice avait été faite à lui-même. Il me conseilla un avocat d’affaires, Me Marty-Lavauzelle, lequel m’envoya chez un jeune avocat pénaliste. Ce dernier me prépara un piège avec le Ministère des Affaires Intérieures, pour me compromettre. Le Ministère craignait surtout qu’on réalisât un « Scandale de Strasbourg » dans les usines de France (1), mais aussi que je finance la subversion internationale. Grâce à Guy Debord et au Doge le piège fut aussitôt percé à jour. Mignoli fut inflexible et rédigea pour moi une mémorable plainte pour déférer au Bâtonnier de l’Ordre des Avocats l’avocat infidèle, traduite en bonne forme française par Debord, et l’avocat fut châtié. Cette affaire prit des dimensions importantes, de manière que Marty écrivit qu’elle risquait de devenir une nouvelle Affaire Dreyfus. Mignoli et Debord se rencontrèrent une première fois à Paris et ils se plurent, évidemment. Ils se rencontrèrent encore en 1973, ou 1974, à un dîner chez moi à Florence, et le dîner se poursuivit jusqu’au lendemain.

 

Un jour à Milan me voyant triste pour un souci d’amour, il me demanda « N’avez-vous pas une autre fille à laquelle penser ? ». « Oui – répondis-je – Mary : une violoniste écossaise qui se trouve à Marburg au nord de Frankfurt ». « Ecoutez-moi – me dit-il – il y a un avion pour Frankfurt vers les 16 heures, si vous voulez j’envoie ma secrétaire vous acheter le billet, et entretemps nous aurons le temps de déjeuner ensemble. Si ça vous dit, vous lui porterez de ma part ces deux bouteilles de Chianti des Nozzole 1964 que Mattioli vient de m’offrir ». Le soir je fus au concert à Marburg, où l’on fêta avec le Chianti . Il était en effet « substantiellement extrémiste ».

 

En 1975 le « Doge » fut, avec Debord, le seul qui fût au fait, et m’aida, dans le scandale-Censor, que je préparais entre mille dangers et imprévus (2). Au mois de mars j’avais été emprisonné à Florence et accusé par le principal procureur de l’anti-terrorisme italien, Pier Luigi Vigna, le jour même que je transportais en voiture à Milan le manuscrit de Censor pour l’impression. Je fus intercepté car la police devait savoir que je préparais quelque chose et que Mignoli avait le téléphone sous écoute à cause de la faillite d’une banque dont il fut pour un moment l’avocat (3) (moi je n’avais pas alors de téléphone par prudence). La police, pour m’arrêter, avait mis et trouvé les balles d’une mitraillette de service dans la voiture où on voyageait. Le manuscrit fut sauvé dans la boite à violon de ma compagne, Katherine Scott, qui fut aussi arrêtée, avec mon ami Mario Masanzanica : ce manuscrit eut la chance singulière de rentrer et sortir inaperçu de la prison féminine de Santa Verdiana à Florence. Le « Doge » m’avait fourni le meilleur avocat pénaliste de Florence, Terenzio Ducci, qui me sortit de prison dans les huit jours contre toute prévision.

 

J’allai à Milan : Mignoli me donna cette idée géniale : « si vous voulez que le scandale soit retentissant, me dit-il, faites une édition de luxe en monotype à très peu d’exemplaires numérotés, sur papier spécial, envoyés aux adresses que je vous donnerai ». Il manquait un « éditeur » pour servir de paravent. Il me fournit son cousin, un jeune avocat très conservateur, professeur à l’Université Catholique de Milan, Sergio Scotti-Camuzzi – auquel il recommanda vivement mon texte, et toute la discrétion que l’opération exigeait. Scotti, qui avait déjà fait pour moi quelques opérations immobilières, et voulait devenir éditeur, connaissait un imprimeur de haute qualité, Dario Memo. La réalisation du projet était partie. Après la prison florentine, je me cachais alors entre Bergame et Milan. Le Doge adorait cette opération, il me fut très précieux, et on peut dire indispensable, pour la réussite du scandale : il voyait mieux que personne l’importance et les enjeux de l’opération, et aussi les dégâts que les vérités scandaleuses que Censor avançait pourraient provoquer. Plus il voyait que la police m’inquiétait plus s’y passionnait, car il y croyait, il s’y amusait, et on passa des après midi et soirées à perfectionner les détails typographiques et la liste avec les adresses privées des importants personnages auxquels expédier le Véridique Rapport. Plus quelques journalistes choisis. Il fut toujours d’un courage, d’une discrétion et d’une fidélité exemplaires. L’opération réussit avec grand éclat. En fin de comptes le personnage de Censor que je venais de peindre était, à peu de choses près, son portrait. Il s’y reconnaissait. Je me trouvais un peu dans la position de James Boswell avec le Docteur Johnson (4).

 

Difficile à décrire sa joie de voir toute la classe dirigeante d’Italie tomber dans le piège : il la méprisait d’autant plus qu’il la connaissait de très près. On se moqua bien lorsqu’on reçut les lettres de remerciement de la part des ministres et hauts commis, c’est à dire de ceux qui y avaient cru, Giulio Andreotti, Aldo Moro, le gouverneur de la Banque d’Italie Guido Carli, Giorgio Amendola, Pietro Nenni, le Préfet de Milan, le Conseil Supérieur de la Magistrature, etc. A leur excuse on peut dire que le piège était bien préparé, mais aussi que le hasard m’a aidé de la manière inattendue que voici : dans le chapitre IV du Véridique Rapport j’avais écrit : « n’est-il donc pas permis de conclure que le service secret est devenu chez nous ce gladium ancipitem in manu stulti dont parlaient les Latins ? » (5) Il faut ici remarquer que l’existence de l’organisation secrète Gladio n’a été révélée publiquement par Andreotti que quinze ans après l’édition de mon livre, et que donc à l’époque cette petite phrase en latin doit avoir été entendue comme une menace voilée provenante sûrement de quelqu’un très au courant des choses les plus secrètes. Je crois qu’au moins une partie des ennuis judiciaires que Mignoli eut par la suite sont la rétribution du pouvoir en place pour sa collaboration avec moi, difficile à oublier et à pardonner (6).

 

Une fois le scandale éclaté, et que, au début de 1976, j’eus publié les Preuves de l’Inéxistance de Censor en me révélant, le Corriere d’Informazione parut avec une troisième page à scandale contenant une fausse et ignoble interview avec moi, sur huit colonnes, fabriquée de toutes pièces (7). J’étais par hasard à Milan, je vis ce journal au matin et appelai immédiatement le Doge en lui disant que j’allais directement au Corriere pour malmener le journaliste qui avait inventé la fausse interview, certain Dario Fertilio. Il me dit : « Si vous le faites sur le champ, vous aurez la circonstance atténuante de l’immédiateté. Après venez dans mon cabinet pour préparer un communiqué de presse». Je m’exécutai. Il fut heureux du succès. On fit un drôle de communiqué, très violent, qui fut repris le lendemain par tous les journaux, même par la presse de Sicile et Sardaigne. Le communiqué de presse finissait par la phrase suivante, dictée par le Doge, qui fit une grande impression : « vis à vis de ces lâchetés il est urgent de retourner au costume viril». Personne, ou presque, ne prit la défense du Corriere : la falsification était trop grossière, et ma réaction trop immédiate et efficace. Le Corriere resta seul à crier à « l’attentat à la liberté d’information ». Les autres s’en moquèrent. Même le Corriere n’osa pas me dénoncer pour les gifles que son journaliste impudique avait méritées en présence de son directeur, pour éviter un procès embarrassant. En tous cas Mignoli, par précaution, me présenta le grand avocat pénaliste Alberto Crespi, collectionneur de peintres primitifs, de Botticelli et autres trésors, qui se déclara disposé à assurer ma défense le cas échéant.

 

Après le kidnapping et la mise à mort d’Aldo Moro en 1978, lorsque la répression devint pressante, il me conseilla de foncer dans la dénonciation du terrorisme false flag et il fut le premier en Italie à lire le manuscrit de mon pamphlet Du Terrorisme et de l’Etat (8). Lorsque Debord, en 1981, fit circuler des insinuations sur le Doge et sur moi, je les lui rapportai. Je me rappelle qu’il fit simplement ce commentaire : « Cela est vraiment dommage, car ça rend en quelque sorte inutile tout ce qu’il y avait eu entre nous ». Le understatement « inutile » était fort et suffisant.

 

Lorsque, plusieurs années après, Mignoli eut un deuil (il perdit sa femme et l’une de ses filles dans la même semaine, pour des raisons différentes), je fus cet été constamment avec lui, ainsi que vers la fin de sa vie, lorsqu’on passait des journées entières ensemble. De sa santé en déclin il ne dit jamais un mot, sauf un, stoïque : « elle n’est pas brillante ».

 

Il publiait rarement, en dehors des sujets juridiques, mais il écrivait superbement. En 1990, il écrivit un texte, Richesse et Sagesse. Je me permets ici d’en traduire quelques passages :
« Vis à vis d’un cadre si tragique (…) il se pose à nouveau le problème de Qoelet de la suprématie de l’esprit sur la richesse : dans un moment comme l’actuel, dans lequel la société où nous nous mouvons a pris une empreinte décidément économique donnant lieu à une époque satisfaite… Notre vie est devenue une affaire, alors qu’elle était une présence. Ce qu’on considère un progrès moral n’est que la sujétion entière de l’individu à la puissance de l’Etat, qui peut conduire à une abdication complète de la personnalité, surtout si la préoccupation de gagner de l’argent menace toute initiative. Cette prétention d’une supériorité morale de notre temps a à son origine un syllogisme, parce qu’on gagne de l’argent plus aisément, et plus sûrement dans le temps présent que dans le passé. Il s’est ainsi créé un sens nouveau de sécurité de nature économique et toutes les sécurités ont un effet dévastant sur notre esprit. Les époques satisfaites sont des époques désespérées… D’un côté l’homme se divertit et conquiert des richesses comme récompense à sa situation désespérée, d’autre part le désespoir est le point d’arrivée d’un âge satisfait, qui se plaît de ses conquêtes économiques, auquel font défaut ces émotions puissantes qui conduisent et soutiennent les âmes au dessus d’elles-mêmes en jetant de la variété au milieu de l’uniformité de nos conditions et à la monotonie de nos jours. Or il s’agit de substituer à l’amour du bien-être des passions plus énergiques et plus élevées… Une qualité essentielle, pour notre bonheur, disait Schopenhauer, une qualité essentielle est le courage. Pour ce monde dans lequel on joue avec des « dés en fer », il faut un esprit ferme, cuirassé contre la destinée et armé contre les hommes… Résigné n’est pas celui qui a compris : c’est celui qui a cessé de combattre (9). »

 

Dans ce texte on trouve des réminiscences léopardiennes, mais aussi situationnistes. Personne d’entre nous n’était imperméable à l’autre. Il répétait souvent ce mot, si vrai, de Salluste : Idem velle ac idem nolle, ac tandem vera amicitia est (vouloir les mêmes choses, et ne pas vouloir les mêmes choses, c’est cela en fait la vraie amitié) (10).

 

Voilà quel homme était le Doge. Voilà celui qui a été l’objet d’insinuations abjectes. Voilà celui dont je veux
aujourd’hui venger la mémoire.

 

 

Gianfranco Sanguinetti – 17 Décembre 2012
(Empreinte typographique choisie par Ariberto Mignoli pour être publiée dans le colophon de la première édition numérotée du Rapporto Veridico reproduisant une xylographie du XVII siècle.)

 

 

1. Je me réfère ici au scandale situationniste à l’Université de Strasbourg, organisé par Mustapha Khayati en 1966.
2. Censor (Gianfranco Sanguinetti), Rapporto veridico sulle ultime opportunità di salvare il Capitalismo in Italia, Scotti-Camuzzi, Milano, 1975.

3. La Banca Privata Italiana, dont le propriétaire était le financier Michele Sindona, ensuite assassiné en prison.

4. On mesurera ici combien la riche réalité diffère des indigentes inepties malveillantes et courtisanes envers Debord répandues par le répugnant Jean-Marie Apostolidès dans Les Tombeaux de Guy Debord (Paris, 1999), dans le chapitre Le Révolutionnaire et son double, pp. 99-104. De même il en va pour les contre-vérités qu’ écrit un autre adulateur, aussi « officiel » que mesquin, Vincent Kaufmann, in Guy Debord – La Révolution au service dela Poésie, Paris, 2001.
5. Le seul, que je sache, à avoir noté cette phrase, en la mettant en liaison avec l’organisation Gladio, a été Bill Brown in www.notbored.org en 2012.
6. En 1984 il fut condamné à 4 ans de réclusion pour le crack de Sindona. Par la suite, en appel, il fut absous.

7. Corriere d’Informazione, 23 janvier 1976. Le communiqué de presse est à la même date.

8. Cela aussi contredit complètement les soupçons répandus parmi les pro-situationnistes français. Lire à ce propos ma lettre adressée à Mustapha Khayati le 10.12.12, maintenant éditée par le site www.notbored.org.
9. Ariberto Mignoli, Ricchezza e Sapienza, Milano, 5.5.1990 (manuscrit). Certainement les archives d’un homme si discret contiennent bien d’autres textes importants à découvrir, restés inédits, ou ayant eu une circulation seulement privée.
10. La première partie de la phrase de Salluste devint ensuite l’empreinte éditoriale de la maison d’édition ALLIA, Paris.